Les 12èmes Journées scientifiques du CNFRA dédiées à la Recherche en Milieux Polaires se sont déroulées les 25, 26 et 27 mai 2016, dans la salle de Conférence de la Bibliothèque Universitaire de l’Université Claude Bernard-Lyon 1. Elles ont réuni près de 100 participants, jeunes chercheurs et chercheurs confirmés. 45 communications ont été présentées dont la qualité et la diversité disciplinaire témoignent de la vitalité de la recherche française en milieux polaires.
Nous devons le plein succès de ces 12èmes Journées Scientifiques (voir le programme et le livre des résumés) au laboratoire organisateur : le LEHNA (Laboratoire d’Ecologie des Hydrosytèmes Naturels et Anthropisés), à son directeur Christophe Douady, et au dévouement de Jean Louis Rouanet, Loïc Teulier et Damien Roussel.
Quatre laboratoires de la Région Rhône-Alpes-Auvergne se sont investis dans l’organisation. Nous devons remercier :
– Le LBBE (Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive), UMR CNRS 5558 – Université Claude Bernard-Lyon1, 69622 Villeurbanne Cedex 5 (François Debias et Benjamin Rey).
– Le Centre de Recherche en Astrophysique de Lyon (CRAL, UMR 5574) - Observatoire de Lyon - Université Claude Bernard-Lyon1, 9 avenue Charles André, 69561 Saint-Genis-Laval Cedex. (Isabelle Vauglin)
– L’Antenne Transferts Lithosphériques - UMR 6524 “Magmas et Volcans” - Faculté des Sciences et Techniques, 23, rue du Dr Paul Michelon, 42023 St-Etienne Cedex 02. (Bertrand Moine, Jérôme Bascou)
– Le LGGE (Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement) OSUG, Université Joseph Fourrier, 54, rue Molière, BP 96, 38402 Saint Martin d’Hères. (Vincent Favier)
C’est à l’initiative du LGGE, et surtout à l’énergie constructive de Vincent Favier, que nous devons l’organisation de l’Atelier Thématique Océan austral / Changements climatiques. Une cinquantaine de chercheurs issus de différentes disciplines (glaciologie, océanographie, paléoclimatologie…) ont pu échanger autour de 5 thèmes, un spécialiste ayant été invité à présenter une conférence pour chacun d’eux :
– Modifications de la circulation atmosphérique : causes et conséquences (Francis Codron) ;
– Modélisation aux interfaces, état de l’art et défis à venir (Nicolas Jourdain) ;
– Evolution récente de l’Océan austral : observations, modélisation et processus mis en jeu (Loïc Jullion) ;
– Ampleur des changements récents, apport des études paléoclimatiques (Elisabeth Michel) ;
– Flux de carbone dans les écosystèmes marins de l’Océan austral (Stéphane Blain).
Des groupes de réflexion ont été formés et une large place a été laissée aux discussions menées par Vincent Favier, Jean Baptiste Sallée et Emmanuelle Sultan. Ce genre de réunion s’avère indispensable pour une meilleure coordination des recherches et des discussions transversales entre des disciplines qui, de fait, se connaissent peu. Les objectifs que nous nous étions fixés sont largement atteints puisque une lettre d’intention a été rédigée et mise en ligne sur le site de la prospective Océan/Atmosphère dirigée par l’INSU.
Les deux jours suivants ont vu se succéder plusieurs sessions.
La première, présentée par Catherine Ritz était dédiée aux recherches menées sur le site de Concordia. Tous les travaux présentés, qu’ils concernent la calotte glaciaire, les précipitations, la sismologie, la recherche d’un site de forage pour obtenir de la glace très ancienne ou l’astronomie, montrent les avantages et le caractère exceptionnel du site.
Une session « Géosciences », présentée par Jérôme Bascou était exceptionnellement riche cette année et nous a fait voyager entre les îles subantarctiques et la Terre Adélie. Ceci renforce l’intérêt d’organiser les Journées Scientifiques en région, chaque région possédant sa propre « couleur polaire ».
Et pour finir une session « Sciences de la vie » présentée par Damien Roussel nous a fait passer des communautés microbiennes du manteau neigeux aux manchots et à la faune marine de l’Antarctique. Toutes les études mettent l’accent sur les nouvelles technologies mises en œuvre pour localiser et suivre la structure des colonies de manchots, ou plus finement, à l’échelle cellulaire et moléculaire, pour étudier les réseaux mitochondriaux musculaires chez les manchots lors de leur émancipation thermique ou encore l’ADN mitochondrial responsable de la longévité de certains bivalves arctiques.
Ces journées ont été aussi l’occasion de présenter une nouvelle plateforme de cytométrie en flux qui pourrait être mise à disposition pour l’étude des écosystèmes polaires.
La présence des responsables de l’IPEV, Pascal Morin et Patrice Godon a enrichi les discussions sur la faisabilité de certains programmes. La description des raids scientifiques ainsi que la présentation du nouvel Astrolabe mettent en évidence la capacité logistique et l’expérience du personnel IPEV mises à disposition de la Recherche en milieux polaires.
Nous nous réjouissons comme chaque année, de la présence de représentants de l’APECS. Le rapprochement entre l’APECS et le CNFRA se consolide. Il a été évoqué en même temps que d’autres actions prospectives lors de notre Assemblée générale qui s’est déroulée le 26 mai à 17 heures. Un émouvant hommage à Roland Shlich, notre président et ami, décédé en avril dernier, a précédé cette Assemblée générale.
Enfin, nous avons décerné le premier Prix Roland Schlich du CNFRA d’un montant de 200 € à une jeune doctorante, Lorrie Maccario, pour la qualité scientifique de sa présentation intitulée « Communauté microbienne du manteau neigeux couvrant la glace de mer d’un fjord arctique »